Vélos
14.18.08
gonflé à bloc
Une incroyable histoire de freehub mag.
La preuve que l’amour maternel et les cadeaux de grand-maman représentent une source motivation plus grande que la célébrité. La carrière du Canadian Chainsaw Massacre repose sur l’humilité, le travail et une grande dose de talent.
Texte : Mike Berard / Photos : Paris Gore



"Une journée ordinaire passée à la maison pour Stevie. Ici, la pression de la Coupe du Monde est aussi inexistante que le service à la clientèle d’une entreprise de cellulaires. Même si Smith ne fait pas grand cas de sa moustache, force est d’avouer qu’elle lui donne du style."

« Il voit grand. Il aspire à devenir le meilleur au monde », explique Tiann Smith la mère de Stevie dans le film Seasons, paru en 2004. Son humilité cache bien mal les grandes ambitions qu’elle entretient pour son fils adolescent : « Qui sait? Steve quittera peut-être l’Île, même si ce n’est jamais arrivé… en près de 200 ans d’histoire familiale. »

À l’époque, la société de production The Collective, dont le siège social se trouve à Squamish en Colombie-Britannique, venait de lancer son film qui montrait, pour chaque saison, une brochette de coureurs étoiles, Darren Berrecloth, Cam McCaul, Steve Peat et Andrew Shandro, qui comptaient déjà parmi les légendes internationales dans le monde du vélo de montagne. D’ailleurs, le jeune ado de Cassidy, C.-B. était le seul protagoniste à n’avoir pas encore fait la couverture de magazines ou à ne pas avoir joué dans aucun film. Qui était donc ce jeune de 15 ans de l’Île de Vancouver accompagné de sa mère? Et qu’avaient-ils en commun avec les icônes du sport?

« J’ai fait la connaissance de Stevie par l’entremise des gens de Cove Bikes, explique Darcy Wittenburg, réalisateur de Seasons. Je n’avais jamais entendu parler de lui. Pour moi, il n’était que l’ado dans l’équipe de l’Île. Je me souviens par contre qu’il était très rapide à l’époque. »

Au cours des mois suivants, Wittenburg a fait du vélo en compagnie de Smith à Whistler. Il a pensé à l’inclure dans son film Seasons après la course de descente Mount 7 Psychosis de Golden où le jeune de 15 ans avait terminé 21e contre des coureurs élite.



« À l’époque, ça crevait les yeux que Stevie faisait partie des meilleurs cyclistes de descente au Canada, mais nous étions aussi attirés par sa fougue en sentiers, se rappelle Wittenburg. Tout ce qu’il voulait, c’était annihiler la piste, tout le temps. À le voir descendre, nous savions que son style fougueux passerait bien à l’écran. Ajoutez à cela les histoires où sa mère faisait sans cesse la navette entre le pied et le sommet du mont Prévost, et son inclusion dans le film semblait aller de soi. »

Sa présence dans le film Seasons a d’ailleurs eu tôt fait de le propulser rapidement sous les feux des projecteurs. Encore plus rapidement qu’une descente de la Coupe du Monde.

Lorsque le meilleur descendeur au monde n’avait que cinq ans, sa grand-mère lui a offert un BMX d’occasion. Elle avait cuisiné 12 tartes aux pommes en échange d’un BMX Free Agent « joli et tout chromé » d’une boutique de vélo située dans la ville voisine de Nanaimo. Et c’est ce petit vélo de rien du tout qui allait déclencher la passion sans borne de Steve pour le cyclisme et qui, un jour, allait lui permettre de mettre la main sur le titre de champion du monde de descente en 2013.

Après avoir participé à ses deux premières épreuves de la Coupe du Monde 2014 (il a déclaré forfait à Pietermaritzburg en Afrique du Sud et à Cairns en Australie en raison d’une blessure à la cheville), le champion du monde en titre était de retour à l’Île de Vancouver pour s’entretenir avec Freehub au terme d’une balade sur sa Harley Davidson. Considérant que Smith n’avait eu que trois semaines de préparation à vélo, sa 6e place acquise à Fort William en Écosse en a impressionné plus d’un, même si lui en était déçu. En effet, même après une absence de neuf mois, le Canadien avait pour ambition de monter sur le podium dès son retour en piste.

Malgré tout, il réussit aujourd’hui à en tirer des bénéfices, se disant « toujours prêt mentalement à gagner ». À l’écran, Smith paraît presque timide, mais en personne il dégage plutôt une impression d’humilité, de confiance sans une once d’arrogance. Cette attitude est à la fois responsable de son succès en sentiers et auprès des foules. Le jeune a une bouille sympathique, mais en lui se cache un féroce compétiteur, un trait de caractère dont il ne connaît pas vraiment l’origine.

« Ce n’est pas de famille, dit-il en riant. Elle est bien trop décontractée pour ça. Je suis moi aussi relax, mais je déteste perdre. » Smith se souvient de ses succès hâtifs en BMX, ce qui lui a possiblement insufflé la confiance qu’il dégage.

« J’ai commencé très jeune à faire du BMX, à 7 ou 8 ans, je crois. Accomplir des choses me faisait du bien et alimentait mon esprit de compétition. Je voulais toujours m’améliorer. Mais en réalité, je n’aime pas la compétition à tout prix, juste dans les activités où je m’investis. »

Ses efforts ont porté leurs fruits, puisqu’à 11 ans il occupait déjà le 7e rang mondial en BMX. À 13 ans, il « gagnait pratiquement toutes les courses depuis deux ans », mais ces succès allaient rapidement céder à l’ennui.

« J’ai tout arrêté à 13 ans alors que j’étais au sommet, se rappelle-t-il. C’était trop répétitif. J’ai donc décidé de me procurer un vélo de montagne, et j’ai commencé à faire du dirt. Le changement a été bénéfique. »

Cette discipline lui convenait tout à fait. Le relief varié des sentiers détonnait des pistes lisses de BMX, ce qui lui faisait grand bien. Et c’est sans surprise que Steve y démontrait déjà de belles aptitudes.



« La course ne faisait pas partie de mes plans initiaux. Je me suis inscrit à une petite course où j’avais dû emprunter un GT Backwoods, un vélo hardtail médiocre. J’ai obtenu un bon résultat même si j’avais perdu un soulier. Puis, je me suis rendu jusqu’en finale de la BC Cup [séries Descente]. Jordie Lunn était lui aussi inscrit et il était alors au sommet de sa carrière. À 15 ans, j’ai gagné ma catégorie par une minute et j’ai fini 2e derrière Jordie dans la catégorie élite. Ça a été tout un choc et une bonne source de motivation. »

En l’espace de deux ans, Smith allait recevoir une commandite de Red Bull et faire partie du film de vélo de montagne le plus important de cette année-là. Et tout ça pour une douzaine de tartes aux pommes?

Les amateurs de vélo de montagne ont fait connaissance avec Stevie dans le film Seasons, mais les autres cyclistes canadiens, et les Canadiens en général, ont entendu parler de lui pour la première fois il y a deux ans. C’était lors de la dernière course de la Coupe du Monde 2012 à Hafjell en Norvège où des pluies torrentielles avaient rendu les sentiers boueux. Habitué à de telles conditions qui sévissent dans la forêt tropicale du Mont Prévost sur l’Île de Vancouver, le Canadian Chainsaw Massacre (un surnom donné par le commentateur de la Coupe du Monde Rob Warner en raison de son style fonceur à ses premières courses) a remporté la victoire grâce à son calme olympien et à une précision de chirurgien. C’était la première victoire canadienne en Coupe du Monde de descente en près de 20 ans. Pour nombre de personnes, le moment était venu pour Smith.

À ce moment-là, les cyclistes canadiens ont éclaté de joie; une ferveur nationale s’est emparée de la communauté canadienne de vélo de montagne; et une mère de l’Île de Vancouver a probablement versé une larme ou deux. Après des victoires aux Championnats canadiens, au Canadian Open DH de Crankworx et à la Coupe Canada, Stevie Smith se retrouvait finalement sous les feux de la rampe, ce qu’il n’aurait jamais pu imaginer au moment où il avait enfourché son BMX Free Agent.

« Le plus grand changement a été la confiance en mes moyens, précise Smith à propos de la victoire. Dans la vie, on se fixe des objectifs, mais on n’arrive pas toujours à les atteindre. Dès mon jeune âge, je me suis fixé comme but de participer un jour à une course de la Coupe du Monde, et ensuite de monter sur le podium. Mais qui sait si nous atteindrons nos objectifs. On contrôle l’effort qu’on y met et on croit en nos chances, mais ceux qui y parviennent ne représentent qu’un infime pourcentage. »

La victoire de Smith à Hafjell a confirmé son potentiel et l’a fait entrer dans la cour des grands.

« Avant de gagner, j’étais très satisfait de me retrouver sur le podium, c’était déjà un rêve. La victoire m’a fait comprendre ce qu’il fallait pour gagner. Il ne faut pas nécessairement se lancer tête baissée; il faut une bonne descente, toute en fluidité. Après cela, je me suis dit que rien ne m’empêchait de répéter cela plus souvent. »

Après le triomphe de Smith à Hafjell, plusieurs ont attribué sa victoire au fait qu’il avait grandi des conditions humides, habituelles sur la côte Ouest. Il est vrai que les montagnes de l’Île de Vancouver sont reconnues pour recevoir une bonne quantité de précipitations, mais aussi pour le hero dirt (sol mouillé après la pluie), ce qui aux dires de Smith aurait plutôt joué contre lui.



« Difficile à dire », répond Smith, après qu’on lui a demandé si le temps passé à rouler en terrain humide l’a aidé ou lui a nui. « En fait, je pense que ça a joué contre moi. J’ai une adhérence parfaite durant l’hiver dans la région où je m’entraîne. Mais prenez par exemple l’Afrique du Sud où la terre des sentiers est très compacte, mais recouverte de vase. Ce sont des conditions auxquelles il est difficile de s’habituer. Par contraste, les Australiens ou les Californiens du Sud roulent dans des sentiers sans adhérence. Quand ils arrivent en Europe, ils se croient au paradis! »

Il apparaît toutefois évident que le temps passé à l’Île de Vancouver a grandement contribué au succès de Stevie, en matière de topographie certes, mais aussi en raison de l’effet de la météo et du relief sur son entraînement.

« Je crois que d’avoir accès à d’excellentes montagnes représente mon plus grand avantage : on y trouve des descentes longues et exigeantes. Je n’ai jamais été surpris par l’ampleur d’une montagne ou par la longueur d’un sentier avant une course. Il n’y a rien à mon épreuve. »

Comme l’Île jouit d’un bon ensoleillement, Smith est en mesure de rouler à longueur d’année, ce qui est rare au Canada. Quelque temps après y avoir mis les pieds, on comprend rapidement pourquoi Smith préfère rester près de ses racines plutôt que de s’exiler à Whistler, un endroit plus populaire.

« J’adore Whistler », admet-il sans ambages. Tant mieux car il est l’ambassadeur officiel du bike park où il passe d’ailleurs plusieurs semaines. « J’ai bien pensé y déménager, mais tout le monde a tenté de m’en dissuader. C’est trop tentant de faire la fête ou de manger de la pizza tout le temps. En restant chez moi, je peux me concentrer sur l’essentiel. »

De plus, Smith n’a bien sûr pas oublié le réseau local qui le soutient depuis longtemps.

« C’est ici que se trouvent ma famille et mes amis. En plus, on a deux maisons sur l’Île pour le prix d’une à Vancouver. Si je gère bien mes affaires, je peux être à l’aise financièrement et en économiser assez pour ma retraite. »

Sa réponse est un peu surprenante, considérant l’attrait qu’exerce Whistler sur les cyclistes de vélo de montagne. Mais ce n’est là qu’un exemple supplémentaire de la place que la maturité et la concentration occupent dans le développement de Smith, que ce soit sur le plan du style ou de la confiance.

« La confiance représente l’un des éléments-clés de l’entraînement, affirme-t-il haut et fort. Si vous croyez être le plus fort, vous serez sans doute le plus rapide. J’aime tous les types de vélo : BMX, dirt jumper, cross-country ou la moto. J’aime varier mes activités pour faire durer le plaisir, sans compter l’entraînement en salle. »

On ne peut rien enlever au talent, à la motivation et à la détermination de Smith, mais une autre personne a pavé la voie au succès du Massacre : Gabe Fox. L’ancien directeur des ventes et du marketing pour les vélos Cove (où il avait fait ses débuts à l’âge de 14 ans) avait entendu dire que Steve était une coche au-dessus de tout le monde bien avant que son potentiel ne soit dévoilé au grand jour.

« Gabe a vu que mes chronos se comparaient à ceux des hommes dans la catégorie élite, indique Smith. Puis au Crankworx 2005, j’ai brisé le cadre de mon vélo Intense que j’avais acheté peu de temps avant. Le soir même, Gabe m’a monté un vélo Cove. »

C’est au volant de ce même vélo que Smith allait gagner les deux Coupes Canada suivantes. Deux mois plus tard, il paraphait un contrat de deux ans avec Cove.

Gabe et lui collaborent depuis ce temps. Lorsque l’étoile de Smith a commencé à briller, Cove Bikes, entreprise adulée mais au budget modeste, ne pouvait plus assumer les coûts associés à une équipe de Coupe du Monde. « Chaz Romalis, cofondateur de Cove, et toute l’équipe ont fait tout un boulot », raconte Smith de manière admirative, mais nous avions épuisé nos options. Ils ne pouvaient me faire passer au prochain niveau.

À l’époque, Gabe Fox s’était fait persuader de travailler pour Evil Bikes, une société de Seattle, qui a aussi attiré Smith. Après la période noire où Evil n’arrivait plus à joindre les deux bouts, Fox et Smith sont retournés au Canada chez Devinci, accompagnés de Dave Weagle, génie fondateur de Evil Bikes.



« Ça faisait des années que Devinci voulait me commanditer, mais à l’époque, leur vélo ne me convenait pas. Puis, lorsque Gabe a perdu son poste, Devinci lui en a offert un. Ça faisait longtemps que cette entreprise voulait mettre sur pied une équipe de Coupe du Monde de descente, et 2011 a aussi été l’année où elle a lancé le Split Pivot de Dave Weagle. Le temps était venu de m’associer à une marque de vélos canadienne. »

« Les gens nous croient inséparables, dit-il en riant. Nous sommes amis depuis des lustres. »

Août 2013, Smith se trouve dans le portillon de départ au Mont-Sainte-Anne, espérant être en mesure de décrocher sa seconde victoire en Coupe du Monde. Bon 2e au classement général derrière Gee Atherton, Smith mesurait toute l’ampleur de compétitionner dans son pays natal, mais aussi dans la province où son commanditaire de vélos a été créé. Tout cela, c’était du bonbon pour les amateurs locaux du Canadian Chainsaw Massacre, même si ce surnom ne lui collait plus comme avant, lui qui avait passablement modifié son style échevelé afin d’atteindre le niveau requis pour exceller en Coupe du Monde.

« Avant d’utiliser les pédales à clips, je descendais avec des pédales plates, se rappelle Smith en esquissant un sourire. Je dérapais, puis freinais à la dernière minute, ce qui détruisait le virage. C’est de là qu’est venu le surnom. J’étais un danger public, mais je me suis amélioré depuis. »

Le premier temps intermédiaire indiquait que l’écart se rétrécissait. Certes, Steve accusait encore deux secondes de retard, mais il gagnait du terrain, à chaque section du parcours.

Il se rapprochait de la victoire, même s’il lui restait la portion du bas, celle où ses rivaux avaient perdu du temps. Même en regardant la course en webdiffusion, on pouvait sentir l’énergie de la foule par les cris des partisans.

« C’est ça, le désir », s’est écrié Rob Warner, commentateur de la Coupe du Monde. L’espoir grandissait à mesure que Smith réduisait l’écart.

« J’ai vu du rouge lors du dernier saut, ce qui m’a déçu », se rappelle Smith, qui fait référence à la couleur sur le tableau indicateur signifiant qu’il était toujours en 2e position, à quelques centaines de pieds de la ligne d’arrivée. Mais une fois la ligne franchie, Steve possédait une bonne seconde d’avance, remportant ainsi la victoire.

« Je n’ai jamais crié aussi fort en trois ans et demi », a ajouté Warmer durant la webdiffusion de la course, pendant que Smith lève son vélo à bout de bras. Une première position, en sol canadien de surcroît, et tout en style. En effet, Steve était descendu avec style et arborait en plus une super moustache, qui ne faisait pas hipster, le genre de moustache classique qui montre aux autres que vous êtes une force sur le circuit, ce qu’il venait de prouver.

Les prochains mois ont vu Smith perdre son côté « chainsaw » au profit d’une nouvelle attitude, d’un calme olympien assisté par une machine digne de la F1. Au final, il a réussi à devancer Gee Atherton pour remporter le titre de champion du monde. Il a vu le nombre de ses admirateurs croître – tout particulièrement les fiers Canadiens —, mais certains semblaient attribuer ses pouvoirs à son sourire moustachu. Au cours de notre entretien toutefois, sa moustache avait disparu et Smith n’en a pas fait grand cas, comme en fait foi sa réponse :

« Actuellement, je ne porte pas de moustache. C’est bien de plaire aux amateurs, mais je ne peux m’y fier. Je dois compter sur moi seul. »

Avec le recul, il est facile d’imaginer que le jeune qui figurait dans Seasons, la tête couverte par son capuchon de kangourou, allait devenir une supervedette. À l’époque pourtant, plusieurs doutaient de son potentiel et de ses réalisations futures. On fonde souvent de grands espoirs en de jeunes prodiges qui n’arrivent pas à réaliser leur potentiel. En effet, certains craquent sous la pression, d’autres font la fête à l’excès, certains n’y trouvent pas assez de plaisir, tandis que d’autres n’arrivent pas à passer au niveau supérieur. Smith semble maintenant assurer d’un brillant avenir, mais il ne faut pas oublier qu’il a dû surmonter les mêmes obstacles et les mêmes peurs, et qu’il a su garder le cap grâce à son humilité, à sa ténacité et à son immense talent.

Ses efforts n’auront pas été en vain, puisqu’il fait maintenant partie des grands.

« Sincèrement, les réalisateurs de The Collective ont pris tout un risque. C’était un peu terrifiant. Imaginez-vous : une boîte de cinéma désirait m’avoir; Red Bull voulait me faire signer un contrat. Je me demandais bien pourquoi elles voulaient me soutenir. Ça me faisait peur. »

Wittenburg était prêt à courir le risque et aujourd’hui, il se réjouit d’avoir pris un pari gagnant. « C’est intéressant de suivre sa progression, de voir qu’il est devenu un athlète complet. Adolescent, il m’apparaissait très talentueux, mais aussi fougueux et explosif. Mais d’avoir maîtrisé cette fougue est ce qui l’a rendu unique. Il tente encore de pousser la machine à fond et de se faire peur, malgré tout, son ascension est systématique et constante. »

Cette témérité d’autrefois que Wittenburg mentionne se traduit aujourd’hui par des podiums en Coupe du Monde et des commandites internationales. Mais il ne faut pas oublier le Chevrolet Tracker vert conduit par une mère prête à tout pour que son fils réalise ses rêves.

« Le fait d’être moi-même père rend encore plus impressionnant le dévouement dont a fait preuve la mère de Stevie. Elle illustre parfaitement ce qu’est une bonne mère; on peine à s’imaginer tout le temps qu’elle a investi en le reconduisant au haut de la montagne. Pendant le tournage, c’était intéressant de voir comment tout ceci leur apparaissait naturel, puisque c’était ça leur quotidien. C’est encore plus incroyable si on reporte dans le contexte de l’époque, où personne ne se doutait qu’il allait réussir. »



Depuis, Smith profite à fond du temps passé au Mont Prevost et se souvient des espoirs que sa mère fondait en lui et du fait qu’elle souhaitait toujours ce qu’il y avait de mieux pour lui. « C’est pour ça qu’elle fait la navette », explique Steve dans le segment du film, maintenant culte. « Elle veut que je devienne plus fort et plus rapide, et que possiblement, un jour je fasse comme les autres, soit d’être un coureur cycliste à temps plein. »

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