Vélos
15.26.01
Sur le Pied de guerre
Doté d’une technologie issue de la Coupe du monde de descente


Cote de BikeRadar : 4.5/5

La société canadienne Devinci connaît un succès phénoménal depuis la victoire de Steve Smith en 2013 sur le circuit de la Coupe du monde de descente. Durant l’essai de son vélo Troy, nous sommes posé cette question : est-ce que le modèle d’entrée de gamme peut tirer son épingle du jeu dans un segment de marché compétitif?




Cadre et pièces : sur le pied de guerre

Le Troy a beau arborer une couche supérieure résistante aux chocs qui lui donne un look rétro, son cadre en carbone allie fluidité et composants de haut niveau : montage ISCG-05 situé sur la coquille du jeu de pédalier non fileté; suspension disposée de manière asymétrique sous la bascule afin de dégager le dérailleur avant; bases en aluminium résistantes aux chocs et haubans en carbone inclus dans la plateforme Split Pivot de Dave Weagle où le pivot se retrouve dans la même ligne que l’axe arrière de 142 mm sur 12 mm. Muni de bases très courtes (430 mm), le Troy est équipé d’une entretoise entre la roue et le tube de selle qui procure de la rigidité sans compromettre le dégagement de la roue. De plus, le réglage situé entre les haubans et la bascule sert à surélever le cadre (7 mm) et à resserrer la géométrie (0,5°).


L’arrière-train du Split Pivot excelle à garder votre ligne de descente

Ce réglage arrière est complémenté à l’avant par une variation de 30 mm dans le débattement de la suspension RockShox Pike RC Dual Position Air. Sont aussi inclus un amortisseur arrière de série, la Monarch RT3, et la tige de selle ajustable Reverb Stealth. Enfin, les freins Deore et la transmission Shimano, de qualité inférieure au cadre, ont tout de même offert une performance sans reproche lors des essais intensifs en sentiers qui, à l’occasion, se sont effectués dans des conditions météo difficiles.

Les roues avec jantes Jalco souffrent certes d’embonpoint, mais elles ont fait le poids face aux sentiers super accidentés de Black Run à Aston Hill. Les pneus Schwalbe Hans Dampf Trail Star sont de mise dans la plupart des situations, même s’ils procurent moins de souplesse et d’adhérence que les VertStar. Le guidon Devinci (780 mm) et la courte potence Race Face complètent le portrait d’un vélo de qualité supérieure vendu à prix raisonnable. De plus, leur dimension en dit long sur la manière que Devinci veut vous voir rouler ce trailbike.


Pilotage et maniabilité : envie de repousser vos limites?

En sentiers, nous avons été impressionnés par les 140 mm de débattement. En effet, jamais nous n’aurions pu nous les imaginer sans vérifier les détails techniques du Troy. Nous sommes restés collés au sol grâce à la position basse (surtout en mode relâché pour la géométrie), à l’impressionnant guidon et à l’action conjointe des suspensions avant et arrière.

Le Split Pivot réagit au quart de tour et garde parfaitement sa ligne de descente, nous faisant survoler des sections accidentées et les dénivellations comme si nous avions une monture de course personnalisée. L’amortissement est tellement bien réglé que nous avons mis du temps avant d’utiliser le plein débattement. En plus, le vélo offrait une adhérence et une vélocité tout à fait adéquates. La géométrie relâchée et basse, la largeur du guidon et la stabilité de l’arrière-train vous font prendre des virages à des vitesses inimaginables et vous en font sortir à toute allure tout en gardant le plein contrôle. Même lorsque les pneus Schwalbe étaient poussés à la limite, nous savions que nous sortirions du virage sans problème.


Une géométrie axée sur la descente, tout comme la potence et le guidon, ainsi que les amortisseurs

Même s’il se montre un peu lourd en montée, le Troy affiche une stabilité impressionnante lorsque poussé à fond. Il vous faudra probablement mettre la fourche en mode « pédalage » si vous mettez toute la gomme en danseuse, mais en toute autre situation, vous pouvez pousser la machine, peu importe le sentier. En le poussant ainsi, nous avons roulé le Troy davantage comme une version édulcorée d’un vélo de descente plutôt qu’un trailbike.

C’est à ce moment qu’on entrevoit les limites. La fourche Pike dont le débattement est réglable, a une courbe de suspension plus linéaire que la Solo Air version, que nous avons dû compenser en y ajoutant un peu de pression. À l’évidence, le Split Pivot claque lorsqu’on frappe de petites bosses et qu’on descend des marches en roches, et il n’offre pas une rigidité à toute épreuve lorsqu’on pédale à fond ou qu’on prend les virages.

En descente, nous gardions le contrôle du train avant malgré l’angle relâché du tube de selle et la longueur du tube de direction. D’ailleurs, si vous trouvez que l’avant-train dévie un peu en montée, vous pouvez bloquer la fourche pour rigidifier la manœuvrabilité en attendant de trouver vos repères. Gardez à l’esprit que la hauteur d’enjambement n’est pas très élevée, sauf si vous utilisez le levier pour varier la hauteur du cadre.

Sinon, ce vélo est tout à fait à l’aise pour vous faire prendre les virages de manière efficace ou dans des descentes en ligne droite. C’est pourquoi il entre dans la catégorie trailbike des « vélos qui sont bons en montée et fantastiques en descente » et qu’il fait partie de nos meilleurs choix de l’année.

Article paru d’abord dans le magazine Mountain Biking UK.

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